samedi 30 janvier 2010

Johnny : son dernier album concept.

C'est dans son modeste chalet de 24 pièces au cœur du Neuschibrenstein, une charmante petite vallée défiscalisée nichée quelque part entre la Confédération Helvétique et le royaume d'Autriche, que Johnny Holida, le plus grand rocker's Phrançais a enregistré son dernier album intitulé « H-Silence », qui sort cette semaine.

Un disque-concept courageux, sobre et inattendu, puisqu'il est composé de 12 plages de silence absolu.

On peut parler de disque-testament, voire de disque-confession tant le rocker's semble avoir pris conscience de ce qu'il a pu représenter depuis 45 ans pour des millions de Phrançais qui ont enduré sans broncher ses chansons en fond sonore dans toutes sortes de supérettes Leader Price, Pizza Del Arte, restauroutes, salons de coiffure Jean-Claude Biguine, parkings souterrains, et autres lieux d’aisance des Aéroports de Paris.

« Johnny n’est plus tout à fait le même depuis son terrible accident de Dubaï l’hiver dernier » déclarait récemment sur M9 Laurent Boyau, l’ami des stars de la petite chaîne qui cire les santiags.

Rappelons qu’à la suite de cet accident, où il était resté inanimé 15 longues minutes après avoir percuté en jet-ski le yacht d’un promoteur estonien, puis une digue en béton inachevée, le rocker’s aurait déclaré à la télévision libanaise vouloir faire don de l’intégralité de sa fortune aux Orphelins de la République Centrafricaine ;

Il aurait ajouté en avoir assez des méga-shows pyrotechniques et vouloir s’orienter vers le minimalisme radical, pour devenir le « Casimir Malévitch crépusculaire du rock phrançais ».

Ni la cassette de l’interview ni le caméraman n’avaient été retrouvés.

« C’est un peu comme la conversion de Paul Claudel après les vêpres du 25 décembre 1886 à Notre Dame de Paris» poursuivait Laurent Boyau, « il y a désormais un « Johnny d’avant »
et un « Johnny d’après ».

La presse est déjà unanime :

« Johnny nous invite à découvrir les vertus cardinales du silence, avec cet album éponyme »
Les Inrockuptibles

« Un soulagement »
Télérama

« Enfin »
Le Monde

lundi 18 janvier 2010

Speed-dating rue Oberkampf.

Ami bobo,

Tous les matins, en te levant de ton futon commerce équitable, avant d'allumer ton MacPro à 5 patates, tu te poses des questions sur la marche du monde, l'injustice sociale, le tri sélectif, le réchauffement climatique, le développement durable mais aussi sur le calendrier des brocantes solidaires où tu te rends régulièrement pour acheter pour peanuts des trucs old-school qui vaudront une fortune sur eBay dans 2 ans.

Et puis tu te dis que décidément on est peu de chose, que Jean-Louis Aubert avait bien raison de le dire dans son album intitulé "Loca-terre" : nous ne sommes que de passage ici-bas.

Tu te dis ensuite que tu boirais bien un café Max Havelaar dans quelque estaminet à la mode de la rue Oberkampf, où tu pourrais peut-être faire la connaissance d'une infographiste au look écolo-branché, à qui tu proposerais la botte à l'issue d'une conversation de haute volée sur les rebelles du Chiapas, le prochain sommet du G7 ou l'internet alternatif.
(le tout sans être rasoir ne fut-ce qu’une nanoseconde, bien entendu).

A ce stade de l'histoire, j'ai envie de te dire que tu fumes sans doute trop de spliffs.

Cependant, comment attirer l'œil de la donzelle ? Comment susciter son intérêt pour ta personne ? Comment t’attirer ses faveurs, et donc ses nichons ?

C'est là que Francis Quinzulla vole à ton secours, l'ami : fais-toi passer pour un rebelle, elles adorent ça.

Il te suffit de suivre les étapes suivantes :

Etape 1/3 : Imprime-toi un pur tee-shirt de rebelle anti-impérialisme culturel yankee à l’aide de l’image jointe à ce mail.

Etape 2/3 : Revêts ledit teeshirt et rends-toi nonchalamment à ton rade préféré.

Etape 3/3 : Une fois assis, laisse venir.

A la vue de cette audacieuse infographie, toutes les trentenaires en baskets vintage de l'est parisien voudront faire le sexe avec toi;

Si tu ne sais pas ce que signifie "Cheap fairytales & expensive junk", appelle-moi sur mon bibop au 69 06 69 06 69, ou tape dans Goggole pour obtenir une traduction.

Allez, gros bisous et bonne baise.

dimanche 10 janvier 2010

Bonne année mon cul !

Comment résister au plaisir salutaire (NB : ici, pas de calembour) de citer l'indispensable Pierre Desproges en ce début d'année ? Hein, comment ? Jugeons plutôt :

"La nouvelle année ! Janvier est de très loin le mois le plus saumâtre, le plus grumeleux, le moins pétillant de l’année.

Les plus sous doués d’entre vous auront remarqué que janvier débute le premier. Je veux dire que ce n’est pas moi qui ai commencé.

Et qu’est-ce que le premier janvier, sinon le jour honni entre tous où des brassées d’imbéciles joviaux se jettent sur leur téléphone pour vous rappeler l’inexorable progression de votre compte à rebours avant le départ vers le Père-Lachaise…

Dieu merci, cet hiver, afin de m’épargner au maximum les assauts grotesques de ces enthousiasmes hypocrites, j’ai modifié légèrement le message de mon répondeur téléphonique. Au lieu de « Bonjour à tous », j’ai mis « Bonne année mon cul ». C’est net, c’est sobre, et ça vole suffisamment bas pour que les grossiers trouvent ça vulgaire."

In "Chroniques de la haine ordinaire"
http://www.desproges.fr/