samedi 27 février 2010

France Télécom Reloaded.

On croit s'étouffer en découvrant dans "Le Monde" daté du samedi 27 février une annonce en trois quart de page dans laquelle France Télécom, vous savez, notre futur ex-service public, se félicite de ses résultats de l'année passée : "France Télécom atteint ses objectifs commerciaux et financiers 2009 avec un cash-flow organique de 8,35 mds d'euros".

On ne manquera pas de relever que tout "France" Télécom qu'il est, notre opérateur "historique" parle désormais couramment la novlangue anglo-financière à la mords-moi-le-noeud enseignée dans toutes les écoles de commerce de la planète. Félicitations, donc.

J'ai failli renverser mon expresso en lisant le mot du P.D.G. Didier Lombard, qui accompagne cette pub financière : "Le Groupe a significativement augmenté le nombre de ses clients comme sa présence géographique et pris les virages technologiques qui lui permettent d'assurer son avenir. Au moment de passer le témoin à Stéphane Richard, je voudrais partager ces succès avec l'ensemble des salariés du Groupe".

On jurerait lire un communiqué de presse de l'agence TASS, dans les grandes heures de feue l'U.R.S.S.

"Je voudrais partager ces succès avec l'ensemble des salariés du Groupe".

Pincez-moi, je rêve ! Arrêtez le monde, je veux descendre !

Comment ce ploutocrate peut-il se permettre pareille indécence ? A-t-il souvenance des 20 suicides qui se sont produits au sein de son "Groupe à cash-flow organique" en l'espace de 2 ans seulement ? Quid des 7 suicides depuis le début de la seule année 2010 ? Qui ignore encore, dans ce pays, la pression psychologique indue mise sur ses employés (sans parler des sous-traitants) par France Télécom, comme cela se fait chez TOUS les autres opérateurs de téléphonie, y compris celui qui se nomme - ou du moins se présente comme : "Libre"?

Tout cela ne vaut guère mieux que Carrefour, qui fanfaronne dans tous les transistors de France et de Navarre que "Le Positif est de retour" alors qu'il y a à peine 2 mois, 4 vigiles de son magasin de Lyon Part-Dieu ont provoqué la mort d'un petit voleur à l'étalage à qui ils avaient écrasé le thorax pendant de longues minutes.

Que la honte et l'opprobre soient sur ces saletés de multinationales au management stalinien !

Que la honte et l'opprobre soient sur leurs actionnaires ! Je parle ici des investisseurs institutionnels, privés ou non qui détiennent les gros paquets d'actions, pas des salariés ou des petits porteurs qui n'ont absolument aucun pouvoir sur le mode de gestion auquel ils croient naïvement être associés lors des votes d'Assemblée Générale.

Il suffit d'avoir assisté une seule fois à une A.G. d'une entreprise du CAC 40 pour en être convaincu : même Kim Jong Il le "cher leader" de Corée du Nord n'obtiendrait pas des scores aussi astronomiques lors d'un référendum.

Le communiqué de France Télécom s'achève sur un texte institutionnel interchangeable, comme savent en pondre au kilomètre les agences de communication, et qui semble avoir avoir été copié-collé 10.000 fois d'un rapport d'activité à l'autre, dans lequel l'entreprise dit vouloir "remettre clients et salariés au coeur de [ses] préoccupations".

Il en est plus que temps, en effet. Il est déjà bien tard.

jeudi 25 février 2010

Le come-back messianique de Jean-Michel Jarret.

C'est le retour sur scène, après une longue absence, du pape français de la musique électronique, Jean-Michel Jarret, un artiste mondialement reconnu en fond sonore dans les halls d'aéroport.

Le "Cyber Jarret 2010 Space Tour" a pris la route aujourd'hui, avec ses 10 semi-remorques de matériel scénique. Un show pharaonique avec lasers, une sono capable de couvrir le bruit d'un Airbus au décollage, des écrans vidéo géants, des fumigènes et, en exclusivité mondiale : la machine à poudre aux yeux.

Le monde de la musique était resté sans nouvelles de Jean-Michel depuis ce fameux court-circuit géant qui s'était produit voici quelques années au Futuroscope de Poitiers, lors des répétitions de "Exoplanet Pantashop Pulsar 2000" un space-opéra électronique co-écrit avec les frères Bogdanoff pour une fête de fin d'année du comité d'entreprise d'EDF-GDF.

Jean-Michel s'était électrocuté en voulant brancher son synthétiseur sur une multiprise apparemment non conforme.

Le Futuroscope avait ensuite disjoncté, se retrouvant plongé dans le noir pendant de longues heures.

Cette expérience reste encore aujourd'hui douloureuse à évoquer pour Jean-Michel : "Vous vous rendez compte, cette coupure d'électricité, c'était comme si tout à coup je n'avais plus rien, comme si brutalement je n'étais plus rien. Je n'allais pas jouer unplugged devant le personnel d'EDF, tout de même !"

13 groupes électrogènes avaient été dépêchés d'urgence dans le département pour fournir temporairement du courant à plusieurs centaines de foyers voisins du Futuroscope, ainsi qu'au CHU de la ville.

"J'ai toujours été un cyber-mutant, un cyber-militant, un warrior en quelque sorte" nous a confié Jean-Michel; "d'ailleurs, un de mes meilleurs morceaux, intitulé "Révolution" est ponctué pendant 11 minutes 35 du mot "Révolution", prononcé en anglais dans un vocoder pour que ça aie plus d'impact au niveau planétaire, souvenez-vous : "révoluchonne, révoluchonne, révoluchonne..."

"C'était ma façon à moi d'interpeller les puissants de ce monde et de leur dire : "Hé, vous là-haut ! Il y a des choses qui bougent dans le monde !" C'est mon côté cyber-rebelle, sans doute".

"Aujourd'hui, je suis plus que jamais cyber-citoyen, grâce à Internet et Twitbook notamment.

Je me sens également cyber-écologiste, très proche des écolo-managers comme Yann Arthrite-Bertrand ou Nicolas Hublot, avec qui j'ai un grand projet d'opéra-électro sur les éoliennes, en partenariat avec différents industriels du secteur".

Alors, bonne route et salut l'artiste. Continue à nous faire rêver.

lundi 22 février 2010

BNP ICIBAS : La banque d'un monde qui craint.

C'est à l'occasion d'une présentation des résultats babyloniens de BNP ICIBAS pour l'exercice 2009, que son Directeur Général Beaudoin Prout a réaffirmé le souci de son établissement de rester à la pointe du développement durable et de la bonne gouvernance financière.

Lors de cette conférence en webcast - retransmise, pour des raisons pratiques, depuis Zürich - vers les 5 pays du G5 , M.Prout a longuement répondu aux questions de la presse économique, avide comme toujours d'informations bien sourcées et de petits fours Hédiard.

"A l'occasion du versement de leurs bonus contractuels - conséquents certes, mais bien mérités au vu de la cherté de la vie dans l'ouest parisien - nous avons rappelé nos traders à l'ordre, en les invitant à plus de tempérance et de discrétion dans leur vie quotidienne, eu égard au climat économique actuel : pourquoi ne rouleriez-vous pas en Jaguar plutôt qu'en Aston Martin ? Si, lors d'un transit entre Singapour et Genève, vous achetez une montre Rolex dans un duty-free, choisissez une Oyster tout-acier, c'est moins tape-à-l'oeil. Et puis, lors de vos achats chez Fauchon, évitez de tout payer en carte Amex Platinum, c'est moins provocant, ne serait-ce que pour la caissière." déclarait notamment M.Prout.

M.Prout a ensuite annoncé l'ambition nouvelle de son groupe : devenir la référence du monde bancaire en matière de finance solidaire et d'engagement citoyen.

"Nous avons développé, en concertation avec Martin Kitsch, Ministre de la Pauvreté, une offre de solutions de crédit à l'usage des plus démunis, des mal-logés, et autres personnes dépendantes qui sont aujourd'hui à la charge de la société. Euh, non je voulais dire "à la marge de la société" s'était repris M.Prout, lors de la présentation d'un powerpoint agrémenté de diagrammes multicolores il faut le dire fort bien mis en page.

C'est à l'issue de cette présentation que la presse a pu découvrir un nouveau produit : Le "Pack-Logement Tozéro" disponible aujourd'hui dans tout le réseau BNP ICIBAS : un prêt de zéro euros au taux effectif global de zéro pour cent, une véritable innovation bancaire, assortie d'une campagne publicitaire concoctée avec tout le talent créatif de la célèbre agence Pubislisse.

mercredi 17 février 2010

Alfred, l'animateur-producteur d'émissions populaires se lance dans le stand-up !

Connu pour ses programmes télévisés rassembleurs, familiaux et dépourvus de vulgarité diffusés sur TF-UMP, la première chaîne fournie gratuitement avec le boulet, Alfred souhaite aujourd'hui faire "tomber le masque", révéler au public qui lui a tant donné sa vraie personnalité, ses joies, ses peines, ses doutes, sa fragilité, son humanité en quelque sorte.

"Ce qui me désole", déclarait récemment Alfred lors d’une conférence de presse improvisée à Cannes, "c'est qu'une bonne partie des Français me voit comme un parvenu cynique et misanthrope qui produit depuis 20 ans des émissions infantilisantes et démagogues mettant en scène des beaufs pathétiques à qui je fais miroiter la possibilité de gagner trois billets de 50 euros dans le but véritable de les tourner en ridicule et de me foutre abondamment de leur gueule dans ma régie numérique à 100.000 bâtons, tout en empochant au passage de quoi éponger cinq fois la dette d'Haïti. Alors que c'est même pas vrai, d’abord."

Alfred s’était ensuite effondré en larmes pendant le photo-call, puis s’était engouffré dans un 4X4 Porsche Cayenne qui démarrait en trombe sous les crépitements des flashs de la centaine de photographes badgés par la sécurité du site.

Dans une interview visible depuis hier sur DailyMiction en partenariat événementiel avec BourgeTelecom, Alfred, surmontant sa pudeur naturelle et sa timidité, se dit profondément blessé par les attaques répétées de certains supports de presse tels que Les Irakuptibles ou Téléramdam, qui ne sont lus d'après lui que par "des étudiants en sciences sociales fringués comme des poux et des gratte-papiers cégétistes qui font semblant de travailler à la recette du Trésor Public de Bobigny".

Muni d’un simple nez rouge, c'est dans son tout nouveau spectacle sobrement intitulé "C’est la Joie" qu’Alfred fait courageusement fi de cette méchanceté gratuite, se mettant littéralement à nu avec une humilité, une sincérité et une simplicité d’esprit qu'on ne croise plus guère dans notre monde complètement "stone", comme le chantait la québécoise Fabienne Thibeault dans "Starmania" un opéra rock-rebelle des années 1970 aussi prémonitoire que rentable sur le long terme.

vendredi 12 février 2010

Pour en finir une bonne fois pour toutes avec la Saint Valentin.

La Saint Valentin, c'est toujours le même scénario foireux :

Etape 1 sur 5 / 21h30 : On va pas lésiner, on se prend le menu spécial St Valentin "Coquin ForTwo" à l'Hippopotamus de Viry-Chatillon. Une glace à deux boules en dessert.

Etape 2 sur 5 / 23h00 : On partage l'addition parce que finalement, 135 euros à deux, c'est ruineux, ces formules à la con.

Etape 3 sur 5 / 23h15 : On file à bord de ta Smart ForTwo achetée à crédit [TEG 25%] vers le Malibu-VIP-Club pour la soirée "Ladies Night SexToy Party".

Etape 4 sur 5 / 01h30 : Bourrés tous les deux à la vodka-RedBull, on s'écroule sur la piste de danse au milieu d'un set pourri du DJ résident, qui travaille aussi à mi-temps comme équarisseur à l'abattoir municipal qui se trouve à deux pas de là, de l'autre côté de la RN7.

Etape 5 sur 5 / 02h00 : Un vigile avec talkie-walkie et rottweiller sans muselière nous surprend en pleine tentative de coït sur le parking du Malibu-VIP-Club.

Epilogue : le lendemain matin, retour la tête dans le seau à nos boulots respectifs. Doliprane-blues. Portefeuille à sec. Envies de suicide par noyade dans la cuvette des chiottes.

samedi 6 février 2010

Le retour sur scène de Maldonna, l'icône disco des années 1980.

Après le succès mitigé de sa précédente tournée intitulée "Stick it in the Oven", dont la thématique avait laissé plus ou moins indifférent son public habituel de pré-adolescent(e)s et de diplomé(e)s d'écoles de commerce, la pimpante sexagénaire américaine reprend la route des stades.

Une tournée mondiale, qui bien entendu n'épargnera pas la France, avec un nouveau show axé autour de la toilette intime, comme en témoigne l'affiche officielle que vous pouvez découvrir en exclusivité franco-mondiale, en cliquant sur l'image jointe à ce post.

Maldonna, qui doit une bonne partie de son succès à sa pratique assidue de l'aérobic et à une aptitude innée à chanter en playback les cuisses écartées à 60 degrés pendant plus de 15 minutes consécutives, a affirmé vouloir communiquer à son jeune public féminin sa longue expérience de "femme fatale" et les problèmes éventuels d'hygiène corporelle qui y sont liés.

"Whenever you wanna get yourself some piece of meat, you'd better clean your taco first", avait-t-elle déclaré dernièrement lors d'un enregistrement de Patati-Paratata, une célèbre émission musicale connue pour ses interviews impertinentes et sans détour.

Ce qui peut se traduire par : "Si vous avez de la visite, il est préférable que votre intérieur soit propre".

Les places pour ce concert-événement de Maldonna au Stade de France sont déjà en vente à partir du prix compétitif de 195 euros.