mercredi 18 septembre 2013

Fantaisie boulangère



Jeannine et Jean-Michel, boulangers-pâtissiers,
Avaient le goût du lucre, et n'allez pas chercher
Ici quelque faidaise et/ou contrepétrie :
C'était un couple honnête de Carrières-sous-Poissy.

Madame tenait la caisse et Monsieur, le pétrin ;
L'affaire était prospère, si bien qu'un beau matin
Nos amis décidèrent d'embaucher un mitron,
Pas trop cher si possible, et puis plutôt mignon.

L'apprenti fut choisi, il paraissait discret,
Docile, obéissant, et madame reluquait,
A travers son falzard - toutes les femmes font cela -
Quelque chose de bizarre et qui lui semblait long :
Une sorte de bâtard avec deux pains aux noix,
Et elle eut soudain chaud à cette évocation.

Une semaine passa, et la brave commerçante
Intriguée par des râles venant de la remise
Y descendit sans bruit, et cria d'épouvante
En voyant son mari, ayant tombé chemise
Se faire enviander par le vigoureux stagiaire,
Qui bourrait comme un âne les miches à son pépère.

"Espèce d'enculé !" - croyait-elle si bien dire ?
"Je suis scandalisée ! T'aurais pu me prévenir !
J'veux ma part du gâteau ! Alors toi, tu décules !"
Gueula-t-elle au micheton à la grosse mentule.
De peur d'être viré - retour à Prole Emploi,
L'étalon antillais (il était de Basse-Terre)
Sans barguigner du tout, sitôt s'exécuta,
Car il ne voulait pas faire de peine à sa mère.

Un certain temps fâchés, mais vite réconciliés,
Les trois compères signèrent un CDI sans terme.
Il créèrent des recettes dignes de Lucullus :
Les religieuses au foutre, les donuts à l'anus,
Les éclairs à la jute, les braguettes au levain,
- Qui comme chacun le sait, se mangent d'une main -
Les tartes à la cyprine et les babas au sperme.

#atelierderimescyrillignac

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