Johnny : son dernier album concept.

C'est dans son modeste chalet de 24 pièces au cœur du Neuschibrenstein, une charmante petite vallée défiscalisée nichée quelque part entre la Confédération Helvétique et le royaume d'Autriche, que Johnny Holida, le plus grand rocker's Phrançais a enregistré son dernier album intitulé « H-Silence », qui sort cette semaine.

Un disque-concept courageux, sobre et inattendu, puisqu'il est composé de 12 plages de silence absolu.

On peut parler de disque-testament, voire de disque-confession tant le rocker's semble avoir pris conscience de ce qu'il a pu représenter depuis 45 ans pour des millions de Phrançais qui ont enduré sans broncher ses chansons en fond sonore dans toutes sortes de supérettes Leader Price, Pizza Del Arte, restauroutes, salons de coiffure Jean-Claude Biguine, parkings souterrains, et autres lieux d’aisance des Aéroports de Paris.

« Johnny n’est plus tout à fait le même depuis son terrible accident de Dubaï l’hiver dernier » déclarait récemment sur M9 Laurent Boyau, l’ami des stars de la petite chaîne qui cire les santiags.

Rappelons qu’à la suite de cet accident, où il était resté inanimé 15 longues minutes après avoir percuté en jet-ski le yacht d’un promoteur estonien, puis une digue en béton inachevée, le rocker’s aurait déclaré à la télévision libanaise vouloir faire don de l’intégralité de sa fortune aux Orphelins de la République Centrafricaine ;

Il aurait ajouté en avoir assez des méga-shows pyrotechniques et vouloir s’orienter vers le minimalisme radical, pour devenir le « Casimir Malévitch crépusculaire du rock phrançais ».

Ni la cassette de l’interview ni le caméraman n’avaient été retrouvés.

« C’est un peu comme la conversion de Paul Claudel après les vêpres du 25 décembre 1886 à Notre Dame de Paris» poursuivait Laurent Boyau, « il y a désormais un « Johnny d’avant »
et un « Johnny d’après ».

La presse est déjà unanime :

« Johnny nous invite à découvrir les vertus cardinales du silence, avec cet album éponyme »
Les Inrockuptibles

« Un soulagement »
Télérama

« Enfin »
Le Monde

Speed-dating rue Oberkampf.

Ami bobo,

Tous les matins, en te levant de ton futon commerce équitable, avant d'allumer ton MacPro à 5 patates, tu te poses des questions sur la marche du monde, l'injustice sociale, le tri sélectif, le réchauffement climatique, le développement durable mais aussi sur le calendrier des brocantes solidaires où tu te rends régulièrement pour acheter pour peanuts des trucs old-school qui vaudront une fortune sur eBay dans 2 ans.

Et puis tu te dis que décidément on est peu de chose, que Jean-Louis Aubert avait bien raison de le dire dans son album intitulé "Loca-terre" : nous ne sommes que de passage ici-bas.

Tu te dis ensuite que tu boirais bien un café Max Havelaar dans quelque estaminet à la mode de la rue Oberkampf, où tu pourrais peut-être faire la connaissance d'une infographiste au look écolo-branché, à qui tu proposerais la botte à l'issue d'une conversation de haute volée sur les rebelles du Chiapas, le prochain sommet du G7 ou l'internet alternatif.
(le tout sans être rasoir ne fut-ce qu’une nanoseconde, bien entendu).

A ce stade de l'histoire, j'ai envie de te dire que tu fumes sans doute trop de spliffs.

Cependant, comment attirer l'œil de la donzelle ? Comment susciter son intérêt pour ta personne ? Comment t’attirer ses faveurs, et donc ses nichons ?

C'est là que Francis Quinzulla vole à ton secours, l'ami : fais-toi passer pour un rebelle, elles adorent ça.

Il te suffit de suivre les étapes suivantes :

Etape 1/3 : Imprime-toi un pur tee-shirt de rebelle anti-impérialisme culturel yankee à l’aide de l’image jointe à ce mail.

Etape 2/3 : Revêts ledit teeshirt et rends-toi nonchalamment à ton rade préféré.

Etape 3/3 : Une fois assis, laisse venir.

A la vue de cette audacieuse infographie, toutes les trentenaires en baskets vintage de l'est parisien voudront faire le sexe avec toi;

Si tu ne sais pas ce que signifie "Cheap fairytales & expensive junk", appelle-moi sur mon bibop au 69 06 69 06 69, ou tape dans Goggole pour obtenir une traduction.

Allez, gros bisous et bonne baise.

Bonne année mon cul !

Comment résister au plaisir salutaire (NB : ici, pas de calembour) de citer l'indispensable Pierre Desproges en ce début d'année ? Hein, comment ? Jugeons plutôt :

"La nouvelle année ! Janvier est de très loin le mois le plus saumâtre, le plus grumeleux, le moins pétillant de l’année.

Les plus sous doués d’entre vous auront remarqué que janvier débute le premier. Je veux dire que ce n’est pas moi qui ai commencé.

Et qu’est-ce que le premier janvier, sinon le jour honni entre tous où des brassées d’imbéciles joviaux se jettent sur leur téléphone pour vous rappeler l’inexorable progression de votre compte à rebours avant le départ vers le Père-Lachaise…

Dieu merci, cet hiver, afin de m’épargner au maximum les assauts grotesques de ces enthousiasmes hypocrites, j’ai modifié légèrement le message de mon répondeur téléphonique. Au lieu de « Bonjour à tous », j’ai mis « Bonne année mon cul ». C’est net, c’est sobre, et ça vole suffisamment bas pour que les grossiers trouvent ça vulgaire."

In "Chroniques de la haine ordinaire"
http://www.desproges.fr/

Des scénarii en béton. Des castings en béton. Des mises en scène en béton. Luc Béton, du béton pour les yeux.

Luc Béton, un cinéaste pour le moins énorme, tant par son talent que par sa bedaine et son 4X4, nous offre enfin la chance de visionner ses chefs d'oeuvre sur nos écrans plasma payés à crédit chez Cofinigo;

A paraître bientôt en DVD RaieBleue : "Léon de Bruxelles", Sami le chauffeur de taxi", "Métro c'est trop", et bien sûr "Le 5ème Elément Gênant".

Des bizzzzzzz et des boules de Noël à tous.

Du pain et des jeux vidéo.

Comme chaque année le carrousel chamarré de Noël tourne en carillonnant devant nos mines ébaubies et nos portefeuilles maigrichons;

Nos contemporains hagards s'agglutinent dans les grandes surfaces, emplissent leurs caddies de produits manufacturés à l'utilité souvent discutable et se pressent vers la sortie, où des salariées en CDD à temps partiel, hagardes elles aussi, les attendent, la douchette laser à la main, prêtes à scanner la marchandise, voire le client lui-même, tant on se dit parfois que l'une et l'autre ne formeront bientôt plus qu'un seul et même corps.

Et que voit-on dans ces cornes d'abondance mondialisée que sont nos chariots de supérette ? Parmi d'autres colifichets, des jeux vidéo, bien sûr.

"Du pain et des jeux", la formule magique de la ludocratie ne trahit pas depuis des siècles; [attention à ce que le pain ne manque pas trop, quand même]

Eurêka ! Donnons à la plèbe de quoi se divertir, infantilisons-la à satiété, ainsi elle ne pensera plus à se rebeller, et se contentera en bêlant d'aise du brouet insipide de la culture de masse, voir pièce jointe.

Joyeux Nöel de centre commercial.

Nicolas et Carla : Flashback coup-de-coeur sur une people-love-story.

Déja deux ans de bonheur, souvenez-vous : en décembre 2007, Jacques Séguéla, un bateleur bronzé portant une Rolex Oyster Perpetual Day-Date, qui avait relancé en 1981 la carrière en dents de scie d'un ancien ministre du gouvernement de Guy Mollet, organisait à son domicile meublé avec goût la rencontre de Nicolas Sarkozy de Nagy-Bosca avec Carla Bruni-Tedeschi, respectivement chef d'état d'urgence et chanteuse-mannequin pour temps de crise généralisée des valeurs et du sens commun.

Aussitôt le choeur des anges se mit à l'unisson de ce couple magnifique et trop bien sapé;

Blanche-Neige, Tic et Tac, Rox et Rouki et toute une ribambelle d'intermittents du spectacle déguisés en personnages divers se joignaient bientôt à la parade présido-prénuptiale, lors d'une visite-surprise improvisée en collaboration avec 350 journalistes-reporters d'images à Eurodisneyland, un parc d'attraction avec tourniquets bien connu des touristes belges, hollandais, allemands et luxembourgeois, qui s'y précipitent rituellement par autocars entiers au mois de février.

Qui, mieux que Nicolas Lui-Même pouvait justifier le choix dudit parc pour l'annonce officielle de sa nouvelle idylle au bon peuple de Phrance ? Relisons et méditons ces paroles :

"J'admire l'organisation hors pair de Disney. Aucune vulgarité, du merveilleux à chaque seconde, et une façon de vous recevoir qui vous fait oublier que vous êtes à dix minutes de Marne-la-Vallée."
Nicolas Sarkozy, Libre. Editions Robert Laffont, Paris, 2001.

Quelle classe.

Un mensonge / Une rectification

C’est une banalité de le dire, la pub n’a pas fini de (tenter de) nous prendre pour des cons. Son dévidoir de formules fallacieuses, d'arguments infantilisants et d'inepties éhontées - troussé au kilomètre par une armée de petits rédacteurs serviles avec l’annonceur, et arrogants avec le peuple dépourvu de Rolex - semble infini.

Ce blog a donc de beaux jours devant lui.

Récemment saisie à la volée sur un abribus, cette affiche vantant une voiture pour métrosexuels - comme on dit chez PipoMario & Associés - m’a inspiré un commentaire en image, à voir en cliquant ci dessus.

Tiens, à propos, de quelle voiture s'agit-il ici, mmmhhh ?

De la MINI, dont chacun peut constater au quotidien que ses conducteurs/conductrices sont des pignoufs qui grillent les feux rouges le portable collé à l'oreille, remontent les couloirs de bus en écoutant à fond des compiles pourries de David Guetta, et accélèrent à l'approche d'un passage piéton plutôt que de laisser traverser des pères/mères de famille avec poussettes.

La voiture rêvée du petit-rédacteur-servile-avec-l’annonceur-et-arrogant-avec-le-peuple-dépourvu-de-Rolex, qui sait ?

L'incroyable métamorphose de Jean de Neuilly

Salut les amis !
Je vous fais suivre ce prospectus que j'ai trouvé dans les poubelles de la permanence UMP de Neuilly (sur Seine, pas sur Marne, ne me demandez pas ce que j'y faisais)
A très vite

Bon anniversaire Carrouf.

Voilà 50 ans que Carrouf nous permet à tous, nous autres consommateurs, de bénéficier des meilleurs produits aux meilleurs prix.

Je ne pouvais manquer de saluer la performance, tant il est vrai que Carrouf a su au fil du temps se montrer championne de la bonne gouvernance, de la transparence, du progrès social, bref, une entreprise moderne, une entreprise à visage humain, en un mot, une entreprise citoyenne.
Chapeau les gars.

France Télécom se cherche une nouvelle image de marque.

Je souhaitais apporter ma modeste contribution à France Télécom, la société de téléphonnerie bien connue chez nous, dans des temps il est vrai difficiles pour son image (l'actuelle mode des suicides, les hôtesses d'accueil en dépression chronique, les arrêts maladie à répétition, tout ça, ça plombe le moral des investisseurs, quand même).
Alors je propose un nouveau logo, pour un nouveau départ.
Allez les gars ! On a la niaque ! On va s'en sortir ! Et on va la niquer bien profond, la concurrence; On va lui péter les dents à coups de maillet, on va lui faire pisser du sang par les yeux, on va lui monter qui c'est le boss, pas vrai ?

BABEBIBOBO

Je fais parfois ce rêve étrange et pénétrant : j'ai 40 ans, j'ai un boulot du genre "consultant en prospective et stratégie", j'habite un loft de 300 m2 à Bagnolet mais mes enfants vont à l'Ecole Alsacienne; au cours d'un voyage en ex-URSS, j'ai découvert un fabricant de meubles de bureaux que j'ai sauvé de la faillite contre l'exclusivité d'un de ses modèles, que j'ai cédé contre de confortables royalties à un grand distributeur à la mode chez nous autres, les européens solvables;
Je croise mon voisin de palier, Vincent Delerm, qui me dit : "j'ai fait une chanson sur toi". Et c'est là que je me réveille en sursaut, ruisselant de sueur froide : je déteste Vincent Delerm.

L'audience de TF1 à la baisse : Champagne.

Les résultats d'audience de TF1 sont à la baisse, et j'ai envie de dire : TANT MIEUX.
Champagne, donc. (du Ruinart, de préférence).

Fusion Nike/Mc Donald's

ça y est enfin, Nike, les chaussures chères qui sentent mauvais et Mac Donald's, les sandwiches hambourgeois qui font grossir ont fusionné.
Baseline et nouveau logo à l'appui.

Premier concours départemental de brushing à La Défense : ça y est, on tient le gagnant.

"Désormais, ce qui compte en France pour réussir, ce n'est plus d'être bien né, c'est travailler dur et avoir fait la preuve, par ses études, par son travail, de sa valeur"
Nicolas S., 13 octobre 2009
Dont acte.