
On ne manquera pas de relever que tout "France" Télécom qu'il est, notre opérateur "historique" parle désormais couramment la novlangue anglo-financière à la mords-moi-le-noeud enseignée dans toutes les écoles de commerce de la planète. Félicitations, donc.
J'ai failli renverser mon expresso en lisant le mot du P.D.G. Didier Lombard, qui accompagne cette pub financière : "Le Groupe a significativement augmenté le nombre de ses clients comme sa présence géographique et pris les virages technologiques qui lui permettent d'assurer son avenir. Au moment de passer le témoin à Stéphane Richard, je voudrais partager ces succès avec l'ensemble des salariés du Groupe".
On jurerait lire un communiqué de presse de l'agence TASS, dans les grandes heures de feue l'U.R.S.S.
"Je voudrais partager ces succès avec l'ensemble des salariés du Groupe".
Pincez-moi, je rêve ! Arrêtez le monde, je veux descendre !
Comment ce ploutocrate peut-il se permettre pareille indécence ? A-t-il souvenance des 20 suicides qui se sont produits au sein de son "Groupe à cash-flow organique" en l'espace de 2 ans seulement ? Quid des 7 suicides depuis le début de la seule année 2010 ? Qui ignore encore, dans ce pays, la pression psychologique indue mise sur ses employés (sans parler des sous-traitants) par France Télécom, comme cela se fait chez TOUS les autres opérateurs de téléphonie, y compris celui qui se nomme - ou du moins se présente comme : "Libre"?
Tout cela ne vaut guère mieux que Carrefour, qui fanfaronne dans tous les transistors de France et de Navarre que "Le Positif est de retour" alors qu'il y a à peine 2 mois, 4 vigiles de son magasin de Lyon Part-Dieu ont provoqué la mort d'un petit voleur à l'étalage à qui ils avaient écrasé le thorax pendant de longues minutes.
Que la honte et l'opprobre soient sur ces saletés de multinationales au management stalinien !
Que la honte et l'opprobre soient sur leurs actionnaires ! Je parle ici des investisseurs institutionnels, privés ou non qui détiennent les gros paquets d'actions, pas des salariés ou des petits porteurs qui n'ont absolument aucun pouvoir sur le mode de gestion auquel ils croient naïvement être associés lors des votes d'Assemblée Générale.
Il suffit d'avoir assisté une seule fois à une A.G. d'une entreprise du CAC 40 pour en être convaincu : même Kim Jong Il le "cher leader" de Corée du Nord n'obtiendrait pas des scores aussi astronomiques lors d'un référendum.
Le communiqué de France Télécom s'achève sur un texte institutionnel interchangeable, comme savent en pondre au kilomètre les agences de communication, et qui semble avoir avoir été copié-collé 10.000 fois d'un rapport d'activité à l'autre, dans lequel l'entreprise dit vouloir "remettre clients et salariés au coeur de [ses] préoccupations".
Il en est plus que temps, en effet. Il est déjà bien tard.