Françaises,
français, mes chers compatriotes, en vérité je vous le dis : rien
n'est plus ardu que deviser sur le rien, le vide, l'inconsistant.
Comment
portraiturer un mètre-étalon de la vacuité ultime sans tomber
soi-même dans ladite vacuité ? C'est pourtant l'exercice de style
qui m'a été proposé par une revue dont je tairai le nom ici, et
j'avoue que je suis à la peine. Torture. Vacherie. Je conjecture.
A la
fois creux et pléthoriques, les shows de Nagui sont une sorte
d'oxymore qui s'ignore : il n'y a rien d'exceptionnel, mais “c'est
hyper bien filmé”, pour paraphraser l'intéressé. Hem. “Hyper
bien filmé”, ça se discute...je dirais plutôt “hyper trop
filmé”. Quand on tombe sur un extrait de “Taratata”, avec ses
23 caméras dont une au bout du manche de la Gibson de Jean-Jacques
Goldman - qui est aussi l'auteur de la musique du générique - on
se dit qu'il ne manque plus qu'une vue endoscopique de, euh...enfin
une vue endoscopique de ce que vous voudrez pour que le tableau soit
complet.
Ça dégueule de lumières, un coup en face, un coup en contre, d'effets stroboscopiques, on exhibe le matos, “Vazi Gégé, mets-moi un flight-case tout rayé en amorce pour que ça fasse vrai gig, genre un pur road-show de desperados du rock, tu vois”.
Désolé, on est à la Plaine Saint Denis sur le Plateau 128, sortie porte d'Aubervilliers, Paris 75019, les mecs. Et pas au SXSW d'Austin, Texas.
Et
pourtant...et pourtant, “less is more” dit l'adage que je cite
dans la langue commune à Shakespeare et Benny Hill - que notre
sympathique bateleur grisonnant pratique comme Nelson Monfort fait du
rameur à l'Aquaboulevard, selon le côté du tube cathodique et du
boulevard périphérique par lequel on regarde.
Par
pitié, quelqu'un, faites quelque chose ! Rendez-nous les jardins zen
de la télévision SFP des années 1960, made in Buttes-Chaumont,
avec DEUX caméras, pas une de plus, champ-contrechamp sur Serge
Gainsbourg qui chante en playback en regardant par terre, et puis
c'est marre !
Venu
du monde des radios très improprement dites “libres” de la
région PACA, Nagui émarge d'abord en 1983 au service d'une très
monégasque chaine de télévision, et comment dire ? Aujourd'hui
encore, ce j'menfoutisme méridional décontracté lui colle aux
Chelsea boots comme l'étron d'un caniche de rombière aux claquettes
de piscine d'une employée de maison cap-verdienne non déclarée.
Tous
les jours sur les ondes de France Inter, grâce à Frédéric
Schlesinger, ancien directeur de RFM Sud-Ouest entre 1986 et 1990,
qui l'a fait entrer à Radio France, Nagui déboule à 11h00 pile
avec son générique de trompettes synthétiques jouées au Yamaha
DX9, qui ressemble tellement à la face B d'un 45 tours du tragique
duo “Partenaire Particulier”, que moi perso, ça me donne envie
d'exploser mon radio-cassette FM Continental Edison à coup de boules
de pétanque.
Nagui
ne lit pas les fiches qu'on lui prépare, on se demande parfois s'il
voit les films “hyper-bien filmés” dont il parle avec
l'enthousiasme d'un élève de première année de BTS communication
et média, et ce sont Daniel Morin et Albert Algoud (je veux dire ici mon respect infini à
ces deux moines-soldats de l’humour radiodiffusé) qui se chargent
régulièrement de repêcher comme ils peuvent notre cher- si cher –
animateur-producteur, qui se plaignait en juin 2016 au micro
turgescent de Jean-Marc Morandini de la modestie des émoluments que
lui verse France Inter en ces termes :
« C'est du bénévolat, on ne peut pas parler de salaire, c'est un défraiement. » Les pigistes et autres soutiers permittents sous-payés en CDD abusif qui font tourner la Maison Ronde au quotidien apprécieront.
C'est la classe à Palavas, et c'est résolument très “BFM” – pardon, très “RFM”, très “Bernard Tapie en R25 Baccarra”, très “Réussis ta vie”, très “Vacances, j'oublie tout, j'm'envoie en l'air, ça c'est super, folie légère, c'est fou”, bref c'est complètement eighties, vous ne trouvez pas ?
« C'est du bénévolat, on ne peut pas parler de salaire, c'est un défraiement. » Les pigistes et autres soutiers permittents sous-payés en CDD abusif qui font tourner la Maison Ronde au quotidien apprécieront.
C'est la classe à Palavas, et c'est résolument très “BFM” – pardon, très “RFM”, très “Bernard Tapie en R25 Baccarra”, très “Réussis ta vie”, très “Vacances, j'oublie tout, j'm'envoie en l'air, ça c'est super, folie légère, c'est fou”, bref c'est complètement eighties, vous ne trouvez pas ?
En
vous souhaitant bonne réception,
Votre dévoué,
Votre dévoué,
Francis
Quinzulla
je valide à 100 % cette analyse ! ce mec a un amour propre et une estime de lui mêmme aussi abyssale que ses habits sales et son humour pompeux !
RépondreSupprimerEn plus il est membre de la Fédération Française de Gentillesse, ce qui prouve que c'est un bel enc...euh, un chic type, comme Hanouna ou Arthur !
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