mardi 17 juillet 2018

[Choses vues à vélo dans Paris, là où c'est qu'on dépasse les autos]

Ce matin à 9h00, à la sortie des guichets du Louvre, un quadragénaire métrosexuel à bronzage-carotte au volant d'un GROS 4x4 AUDI Q7 DE PROXÉNÈTE ALBANAIS se fait verbaliser en flagrant délit, sous mes yeux, pour le non-respect d'un feu rouge.
Les policiers habillés en Tortues-Ninjas font le tour de son catafalque à parvenu en fronçant les sourcils.
Il y a comme un petite ambiance de sortie de boîte à claques imminente.
Il n'a pas l'air à la fête, le gourgandin anorexique en friday-wear Abercrombie & Fitch.
Je me prends alors à imaginer la voix intérieure du faquin pris la main dans le cookie-jar rapporté l'hiver dernier d'une boutique pour bobos de Brooklyn :
"OULALA ça va me coûter un testicule, OULALA flûte je voulais offrir un baby-foot en plexiglas série limitée "Michel et Augustin" à mes enfants Enguerrand et Bérénice, ça devra attendre le mois prochain, OULALA."
Je le regarde, puis il me regarde, alors du coup je le re-regarde, cette fois droit dans les yeux, et en le pointant de l'index, je lâche un très sonore : "HA-HA", comme le personnage Nelson de la fameuse série "The Simpsons" que vous connaissez peut-être.

Oui, je sais, ce n'est pas joli-joli de se moquer de quelqu'un qui est à la peine. Mais vous savez, quand ça sort du coeur, on ne peut pas lutter.
Puis j'enfourche mon vélo noir, et tel un Fantomas des pistes cyclables jonchées de canettes de bière brisées de joie par les cohortes de beaufs footballâtres décérébrés que nous voyons tous parader depuis 72 heures ad nauseam, je me dirige à la cool vers le quai Voltaire en sifflotant "Poulailler-song" d'Alain Souchon.
Voilà, ça m'a fait ma journée.
Je me contente de peu, finalement. Vous pouvez éteindre internet.